Faire construire sa maison : Les 7 erreurs à ne pas commettre

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Faire construire sa maison représente souvent le projet de toute une vie. Un rêve nourri pendant des années et que l’on espère voir se concrétiser dans les meilleures conditions. Pourtant, entre les démarches administratives, les choix techniques, les enjeux financiers et humains, de nombreuses erreurs peuvent transformer l’aventure en parcours semé d’embûches.

Je vous propose de découvrir les 7 pièges les plus fréquemment rencontrés lors d’un projet de construction… et surtout les façons de les contourner efficacement.

  1. Mal définir le budget global de la construction d’une maison

La première erreur, et peut-être la plus fréquente, consiste à sous-estimer le budget global du projet. Beaucoup de futurs propriétaires se focalisent uniquement sur le prix de construction de la maison ou sur celui de l’acquisition du terrain, et ils oublient les frais annexes. En effet, il existe de nombreux autres postes à ne surtout pas négliger lors d’un projet immobilier :

  • Les frais de notaire: Ils se situent souvent entre 7 et 8 % du prix du terrain.
  • Les honoraires des professionnels: architecte, géomètre, bureau d’étude structure,  thermique, géotechnicien, etc…
  • La viabilisation du terrain: Les raccordements aux réseaux (eau, électricité, assainissement).
  • Les aménagements extérieurs: clôtures, terrasse, allée, jardin, éclairage extérieur.
  • Les taxes locales: taxe d’aménagement, taxe de raccordement à l’égout, taxe d’ordures ménagères.
  • Les aléas de chantier (malheureusement inévitables sur la quasi totalité des projets de construction) : intempéries, hausses de matériaux, imprévus techniques.

Cas concret :

Vous prévoyez un budget de 280 000 € pour la construction de votre maison. Mais sans inclure la viabilisation du terrain (15 000 €), les aménagements extérieurs (20 000 €) et les diverses taxes, le coût final grimpe à plus de 320 000 €. Vous êtes alors contraint de revoir vos choix à la baisse : finitions réduites, matériaux moins performants, voire suppression d’éléments essentiels.

Mon conseil d’architecte :

Travaillez dès le départ avec une estimation globale et réaliste, incluant tous les postes. Prévoyez une marge de sécurité de 10 %, et posez noir sur blanc tous les coûts dès la phase d’esquisse. L’objectif n’est pas de rêver grand, mais de réussir à concrétiser votre projet sereinement.

  1. Choisir un terrain constructible sans étudier son environnement

Le terrain est la fondation, au sens propre comme au figuré, de votre future maison. Mais attention, un bon emplacement ne garantit pas un bon projet. Il est impératif d’en étudier toutes les caractéristiques techniques, administratives et environnementales avant l’achat. Prenez le temps de vous renseigner et d’analyser toutes les informations recueillies.

Voici les points de vigilance à ne pas négliger avant d’acheter :

  • Consultez le PLU ou le PLUI (Plan Local d’Urbanisme Intercommunal: règlement de construction, hauteur, emprise au sol, surface d’espaces verts, distance aux limites, etc…
  • Lisez de manière approfondie le règlement de lotissement et de copropriété : parfois plus contraignant que le PLU.
  • Informez-vous de la nature du sol : un sol argileux ou remblayé peut nécessiter des fondations spéciales (et coûteuses).
  • Pensez à l’orientation du terrain : pour optimiser la lumière naturelle et donc la performance thermique.
  • Renseignez-vous sur la présence éventuelle de servitudes : de passage, d’écoulement, de réseaux, de vue.
  • Vérifiez qu’il n’existe aucun risque naturel : inondations, glissements de terrain, sismicité.

Cas concret :

Vous achetez un terrain en pleine campagne à un prix bon marché. Il s’avère en zone inondable. Vous voilà dans l’obligation de surélever la maison de 1,20 mètre. Total du surcoût de 30 000 € et surtout la revente va probablement se vérifier difficile plus tard.

Mon conseil d’architecte :

Avant de signer le compromis, demandez une étude de sol (type G1), consultez attentivement le PLU ou PLUI et analysez la course du soleil sur le terrain (l’Orientation). Ces éléments orienteront la conception architecturale et éviteront les mauvaises surprises.

  1. Sous-estimer l’importance des plans

Réaliser le plan de la maison de vos rêves ne se résume pas à créer une liste de pièces. Votre façon de vivre et vos habitudes sont des éléments indispensables à prendre en comptent. Mal conçu, le plan de votre future habitation peut devenir source de frustration pendant des années, car il établit vos usages, votre confort, vos déplacements, bref tout ce qui fait votre vie quotidienne.

Réfléchir à vos habitudes dès la conception des plans.

Voici les erreurs fréquentes dans la conception des plans :

  • Choisir une orientation incohérente : salon au nord, cuisine plein sud, chambre sur rue bruyante.
  • Le manque de rangements ou de zones tampons.
  • Créer des circulations peu fluides : couloirs inutiles, croisement des flux.
  • Élaborer des plans trop figés : peu évolutifs pour accueillir un télétravail, une recomposition familiale, une perte d’autonomie.

Cas concret :

Vous faites construire une maison avec trois chambres. Quelques années plus tard, vous avez un nouvel enfant : agrandissement nécessaire, permis modificatif, budget supplémentaire.

Mon conseil d’architecte :

Commencez toujours par une phase de programmation : listez vos habitudes, vos besoins présents et futurs. Projetez-vous dans votre maison. Visualisez votre quotidien. L’architecte a alors toute la matière pour transformer ces informations en volumes bien orientés, évolutifs et lumineux, avec une logique d’usages.

  1. Négliger la performance énergétique

Depuis la réglementation RE2020, la performance énergétique n’est plus une option. Elle devient une obligation et un atout. Une maison bien conçue se révèle plus confortable, plus économe, et mieux valorisée à la revente.

Les éléments à intégrer dès la conception :

  • L’orientation bioclimatique : baies vitrées au sud, murs pleins au nord.
  • La compacité du bâti : moins de surface exposée signifie moins de déperditions.
  • L’isolation performante et continue.
  • Le choix du chauffage le mieux adapté au besoin réel (PAC, poêle, solaire).
  • Une ventilation maîtrisée (VMC double flux).
  • L’inertie thermique des matériaux : pour éviter la surchauffe estivale.

Cas concret :

Vous privilégiez une grande baie vitrée au nord, pour la vue. Résultat : Vous ressentez un inconfort thermique l’hiver, vous vous retrouvez avec des factures élevées de chauffage et vous vivez rideaux tirés en permanence.

Mon conseil d’architecte :

Dès l’esquisse, adoptez une approche bioclimatique. Le travail de l’architecte est de concevoir un bâtiment qui capte la chaleur l’hiver, s’en protège l’été, et réduit naturellement les besoins en énergie.

  1. Mal choisir ses entreprises ou son constructeur

Le choix des intervenants est déterminant car il vous garantit un chantier serein. Du professionnalisme des entreprises choisies va naître la confiance indispensable à l’élaboration de votre projet de vie. Une entreprise peu fiable, un constructeur peu transparent ou un artisan non assuré peuvent compromettre la qualité, les délai et donc votre équilibre nerveux et mental.

Les points à vérifier systématiquement avant d’engager une entreprise sont les suivants :

  • Une assurance décennale à jour.
  • Des références vérifiables sur des chantiers récents.
  • Une qualité des devis : clairs, détaillés (chaque poste doit y figurer), présence des mentions obligatoires.
  • Une planification réaliste pour l’avancement des travaux.
  • Une réactivité dans les échanges et une communication.

 Cas concret :

Une connaissance recommande un maçon trouvé via un groupe Facebook. Résultat : dalle coulée hors norme, murs fissurés, aucune assurance, recours impossible.

Mon conseil d’architecte :

Confiez à votre architecte la consultation des entreprises. En tant que professionnel, il possède un carnet d’adresses d’entreprises sérieuses avec lesquelles il a l’habitude de travailler. En outre, il rédige un dossier technique complet, analyse les devis en détail, et vous guide dans le choix des artisans.

  1. Vouloir tout gérer seul sans expérience

Piloter seul son chantier peut sembler économique au début. Mais cela exige des compétences techniques, une présence constante, et une capacité à gérer les aléas avec rigueur. Le risque est grand de se laisser submerger par la tâche que cela représente au quotidien.

Risques liés à l’auto-gestion :

  • Des désordres techniques dus à une mauvaise coordination.
  • Des retards de chantier faute de planification.
  • La découverte de travaux non réglementaires par non respect des normes ou du permis.
  • Des conflits quotidiens avec les artisans.
  • L’absence de recours en cas de malfaçon.

Cas concret :

Vous décidez de gérer seul votre chantier. Vous avez du mal à faire respecter la tenue du planning : la charpente arrive avant que les murs ne soient finis. Résultat trois mois de blocage, surcoût de 12 000 €, et épuisement mental.

Mon conseil d’architecte :

Faites appel à un architecte en maîtrise d’œuvre complète. Vous serez libre et serein du début à la fin du chantier. Son travail va consister à coordonner les entreprises, anticiper les problèmes, gérer les aléas, et garantir la qualité et la conformité du chantier.

  1. Négliger les démarches administratives

Pour pouvoir construire sa maison, les démarches administratives sont complexes, mais incontournables. Un oubli ou une erreur peut bloquer le chantier, retarder la livraison, ou nuire à la revente.

À ne surtout pas oublier lors de votre projet immobilier :

  • Déposer un permis de construire : pièces à fournir, délais d’instruction, délais de recours des tiers et administratif. 
  • Faire une déclaration d’ouverture de chantier (DOC).
  • Rédiger une déclaration d’achèvement des travaux (DAACT).
  • Posséder une assurance dommages-ouvrage (obligatoire pour revente pendant 10 ans).
  • Etablir les raccordements aux réseaux.
  • Réaliser une réception des travaux en bonne et due forme.
  • Demander la conformité de la construction. 

 Cas concret :

Vous construisez votre maison sans déposer la DAACT. Dix ans plus tard, au moment de la vente, le notaire bloque la transaction. Conséquence : vente retardée de 8 mois, pénalités financières.

Mon conseil d’architecte :

L’architecte prend en charge le montage des dossiers de demande d’autorisations d’urbanisme, assure la conformité du projet et vous protège juridiquement. C’est un atout précieux, notamment en cas de revente.

Conclusion : pour construire mieux, anticipez et entourez-vous

Construire sa maison, ne se résume pas à simplement empiler des briques. Il s’agit avant tout de concevoir un lieu de vie cohérent, confortable, durable, capable d’évoluer avec vous. En tant qu’architecte, mon rôle est de vous accompagner pour transformer vos envies en réalité, tout en évitant les pièges classiques.

Anticiper les étapes, s’appuyer sur une vision globale, faire des choix éclairés, respecter les normes, organiser les bons intervenants : voilà les clés d’un projet réussi.

Vous avez un projet de construction ?

Je vous propose un premier rendez-vous pour échanger gratuitement sur vos envies. Ensemble, nous poserons par la suite, les bases d’un projet réfléchi, bien dimensionné, qui vous correspond et sur lequel je me ferai un plaisir de vous accompagner.

Contactez-moi dès aujourd’hui pour en discuter. Votre maison mérite mieux qu’un plan-type : elle mérite une véritable vision architecturale.

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